Habitat développe une stratégie de plantation pour les 500 000 nouveaux arbres de la Ville de Montréal!
MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL KANIEN’KEHÁ:KA NON-CÉDÉ, le lundi 28 novembre 2022 – La Fondation David Suzuki, avec la collaboration d’Habitat, publie un rapport Augmenter l’adaptation équitable aux changements climatiques : Scénarisation de la plantation de 500 000 nouveaux arbres sur le territoire de la Ville de Montréal, qui a pour objectif d’identifier où planter les 500 000 nouveaux arbres promis par la Ville de Montréal pour accélérer l’adaptation climatique équitable. Les premières actions pour la plantation de plus la moitié de ces arbres seraient posées prioritairement dans six arrondissements désignés.
« L’étude propose une approche en quatre étapes que devrait adopter toute ville voulant planifier la plantation d’arbres selon les besoins socioéconomiques et écologiques spécifiques des quartiers et ainsi maximiser les bénéfices des interventions à long terme. Une telle approche est essentielle pour planter les bons arbres aux bons endroits dès aujourd’hui, afin d’affronter les conditions futures plus difficiles, et ce, de manière équitable », précise Catherine Hallmich, responsable des projets scientifiques à la Fondation David Suzuki, qui a commandé l’étude.
Cette recherche permet d’examiner les variétés d’arbres et les zones des plantations à cibler pour répondre à trois enjeux majeurs : augmenter notre adaptation aux aléas climatiques (p. ex., canicules, inondations), augmenter la résilience de la forêt urbaine et assurer une distribution équitable des arbres sur le territoire. En utilisant huit indicateurs socio-économiques et écologiques, l’analyse recommande de planter près de 275 000 arbres en priorité dans les arrondissements de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles; Saint-Laurent; Mercier-Hochelaga-Maisonneuve; Villeray–Saint-Michel-Parc-Extension; Ahuntsic-Cartierville; et Saint-Léonard.
« Étant donné ce fort déséquilibre, la Ville devrait considérer la mise en place d’un mécanisme interne d’équité afin que les stratégies et les budgets de plantation répondent aux besoins de chaque arrondissement selon leur niveau de vulnérabilité socio-économique et climatique. » propose Sabaa Khan, directrice générale pour le Québec et l’Atlantique à la Fondation David Suzuki.
L’étude démontre également qu’en rééquilibrant la composition actuelle de la forêt urbaine (dont le tiers sont des érables) afin de privilégier des espèces plus diversifiées et résilientes aux aléas climatiques locaux, la forêt urbaine deviendrait plus résistante aux vagues de chaleur, à la sécheresse et aux tempêtes (vents violents).
« La diversité fonctionnelle de la forêt urbaine montréalaise est actuellement très faible (3,7 sur 9), ce qui veut dire qu’elle est à risque de dépérir face aux menaces climatiques et biotiques. Notre analyse démontre qu’elle pourrait atteindre 8,2 sur 9 si la sélection des espèces à planter est planifiée de façon stratégique. Devant un climat futur incertain, il faut absolument miser sur la résilience pour pérenniser les services essentiels que nous fournit la forêt urbaine – qualité de l’air, gestion des eaux pluviales, séquestration de carbone », souligne Fanny Maure, Directrice scientifique chez Habitat, co-autrice du rapport.
La Ville de Montréal s’est engagée à planter 500 000 nouveaux arbres dans des zones vulnérables aux vagues de chaleur d’ici 2030. Selon notre étude, la participation des résident.e.s et du secteur privé sera essentielle pour y arriver puisque plus de 60 % de la superficie propice aux nouveaux arbres est localisée en terrain privé et que plus du tiers de la superficie en zone non minéralisée (p. ex., gazonnée) est située sur des terrains résidentiels. Devant un tel défi, la Ville devrait redoubler d’efforts pour encourager les résident.e.s à planter des arbres sur leur terrain.
L’étude a été réalisée par la firme Habitat pour la Fondation David Suzuki. Le rapport complet (qui sera disponible ici dès le lundi 28 novembre) est accompagné d’une carte montrant le nombre d’arbres à planter en priorité, par secteur, sur l’ensemble du territoire de la Ville de Montréal.
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