Améliorer la résilience de la forêt urbaine de Candiac

Les prévisions climatiques de la région de la Ville de Candiac montrent une augmentation des températures moyennes de 3°C d’ici 2070 ainsi qu’une augmentation d’évènements météorologiques extrêmes, comme des sécheresses, des inondations et des tempêtes. Dans une optique d’adaptation aux changements globaux, Nature-Action Québec, en collaboration avec la Ville de Candiac, a fait appel à Habitat afin d’optimiser la gestion de la forêt urbaine de Candiac et mieux l’adapter aux menaces présentes et futures.

Ce projet a été divisé en 3 étapes :

    • Validation de l’emplacement et identification des arbres déjà recensés

    • Ajouter les nouveaux arbres de rues et de parcs (géolocalisation, identification de l’espèce, estimation de l’état de santé, etc.)

    • Analyse de la richesse spécifique et de la diversité fonctionnelle

    • Évaluation de leur contribution à certains services écosystémiques ( séquestration et stockage de carbone, évitement des eaux de ruissellement, amélioration de la qualité de l’air)

    • Étude de vulnérabilité des forêts aux menaces biotiques et climatiques présentes et futures

    • Résumé du portrait de la forêt urbaine

    • Recommandations de gestion des forêts urbaines favorisant la résilience de la forêt urbaine

Diversité fonctionnelle

Les espèces ont chacune des fonctions écologiques et des façons de réagir aux stress qui sont différentes. On les regroupe alors par “groupe fonctionnel”. Plus la diversité fonctionnelle est élevée, moins la forêt sera vulnérable à différents facteurs de stress (maladies exotiques, vents violents, etc.)

Sur le territoire de la Ville de Candiac, plus de 83% des arbres urbains sont représentés par seulement 3 groupes fonctionnels. La forêt urbaine de Candiac a un indice de diversité fonctionnelle intermédiaire (6,8/9) et est donc moins résiliente aux différentes perturbations puisque les espèces issues du même groupe fonctionnel vont réagir de façon homogène à une perturbation donnée.

Services écosystémiques rendus (pour 16 016 arbres)

  • 456 tonnes de CO2 séquestré annuellement, évitant des dommages qui couterait plus de 24 000 $ à la société ;

  • 5 782 tonnes de carbone stocké annuellement, évitant des dommages qui couterait plus d’1 million de $ à la société ;

  • 10 614 m3 d’eau capté par les arbres qui serait autrement envoyée vers les égouts et centres d’épuration des eaux usées provoquant des inondations et des coûts de filtration de près de 5 000 $ par an.

Vulnérabilité des arbres urbains

Parmi les menaces biotiques, les insectes nuisibles ont et pourraient avoir des effets néfastes sur la santé de plus de 2/3 des arbres urbains recensés à Candiac. Les deux espèces les plus abondantes à Candiac sont l’érable argenté et l’érable de Norvège, tous les deux très vulnérables aux épidémies d’insectes. D’autres insectes comme le longicorne asiatique menacent aussi plusieurs espèces de feuillus et pourraient entraîner la mort des arbres attaqués.

Parmi les menaces climatiques, la pollution atmosphérique représente la plus grande menace! 33% des arbres recensés y sont sensibles, comme l’épinette du Colorado ou le lilas japonais.

Recommandations pour une forêt urbaine résilience

Densifier la canopée urbaine, notamment dans les quartiers où les îlots de chaleur sont importants et où la densité d’arbre est plus faible et donc l’apport en services écosystémique relativement bas par rapport au reste du territoire.

→ Augmenter la diversité fonctionnelle de la forêt urbaine en priorisant les secteurs les plus vulnérables et où les érables sont dominants. Il ne faut pas remplacer tous les érables par des petits arbres afin de préserver les SÉ fournis par la canopée.

→ Remplacer les érables de Norvège en fin de vie car cette espèce envahissante menace l’intégrité écologique des milieux naturels avoisinants.

Précédent
Précédent

Évaluer les services rendus par les arbres du parc Jean-Drapeau

Suivant
Suivant

Augmenter l’efficacité des cibles de conservation des milieux naturels de la CMM