Développer une stratégie de plantation des nouveaux arbres de Montréal

Dans le contexte actuel des changements globaux, les forêts urbaines font face à de nombreux stress et maladies. Elles nous rendent pourtant de nombreux services essentiels pour lutter contre les changements climatiques et contribue à la santé ainsi qu’au bien-être des citoyen.ne.s. Pour répondre à cet enjeu grandissant, la Ville de Montréal s’est engagée à planter 500 000 arbres sur son territoire dans le cadre de son Plan Climat 2030.

En 2021, la Fondation David Suzuki nous a mandaté pour réaliser une étude visant à optimiser la plantation de ces 500 000 arbres. En utilisant des indicateurs socioéconomiques et écologiques, notre équipe propose une stratégie de plantation qui maximise la pérennité de la forêt urbaine et améliore la répartition de la nature en ville. À travers cette étude, nous proposons une base méthodologique adaptable aux réalités de chaque territoire. Notre objectif est de soutenir les municipalités canadiennes dans la mise en place d’une stratégie de plantation qui répond aux enjeux d’aujourd’hui.

Notre étude répond à trois questions primordiales associées à la mise en œuvre de la plantation d’arbres comme mesure d’adaptation aux changements climatiques en territoire municipal :

  • Où est-il possible de planter ?

  • Où faudrait-il planter en priorité pour répondre à des enjeux d’équité sociale et de résilience face aux changements climatiques ?

  • Quelles espèces d’arbres faudrait-il privilégier selon les contraintes du territoire pour assurer la pérennité de la forêt urbaine et le maintien des services écosystémiques?

Nombre d’arbres à planter en priorité sur le territoire

« La diversité fonctionnelle de la forêt urbaine montréalaise est actuellement très faible (3,7/9), ce qui veut dire qu’elle est à risque de dépérir face aux menaces climatiques et biotiques. Notre analyse démontre qu’elle pourrait atteindre 8,2/9 si la sélection d’espèces à planter est planifiée de façon stratégique. »

Fanny Maure, directrice scientifique

La superficie maximale potentielle de plantation varie en fonction des arrondissements, le nombre d’arbres à planter va donc changer en selon l’endroit. Certains arrondissements peuvent accueillir davantage d’arbres que d’autres. Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles serait l’arrondissement qui pourrait théoriquement accueillir le plus d’arbres (presque 135 000) !

Recommandations

  • L’analyse montre que plus de 60 % de la superficie totale disponible pour la plantation se situe en territoire privé. Il devient dès lors essentiel de mettre sur place des stratégies, subventions et programmes qui encouragent la plantation sur ces terrains privés. L’étude montre également que plus du tiers de la superficie totale disponible en zone non minéralisée (ce qui rend la plantation d’arbres moins coûteuse) est localisé sur des terrains résidentiels. La plantation d’arbres dans ces zones permettrait aux habitants de profiter des services écosystémiques directement.

  • L’approche utilisée dans l’étude permet d’intégrer plusieurs critères écologiques, mais aussi sociaux. En effet, il est important de mesurer le poids, aussi bien social que climatique lors de la priorisation des plantations d’arbres. Une priorisation basée sur la résilience et sur l’équité est primordiale pour répondre aux besoins de chaque arrondissement selon leur niveau de vulnérabilité socio-économique. Autrement dit, il est indispensable de prendre les aspects sociaux dans les stratégies de plantations et pas uniquement les aspects écologiques.

  • Diversifier les espèces plus résistantes aux différentes contraintes du territoire de Montréal permettrait d’augmenter l’indice de diversité fonctionnelle de 8,2/9. La forêt urbaine de Montréal serait alors très résiliente et réduirait les risques face aux menaces des changements globaux à venir.

Communiqué de presse

MONTRÉAL | TERRITOIRE TRADITIONNEL KANIEN’KEHÁ:KA NON-CÉDÉ, le lundi 28 novembre 2022 – La Fondation David Suzuki, avec la collaboration d’Habitat, publie un rapport Augmenter l’adaptation équitable aux changements climatiques : Scénarisation de la plantation de 500 000 nouveaux arbres sur le territoire de la Ville de Montréal, qui a pour objectif d’identifier où planter les 500 000 nouveaux arbres promis par la Ville de Montréal pour accélérer l’adaptation climatique équitable. Les premières actions pour la plantation de plus la moitié de ces arbres seraient posées prioritairement dans six arrondissements désignés.

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