Aménager le territoire ancestral d’Essipit pour en améliorer la résilience face aux changements climatiques
La Première Nation des Innus d’Essipit (PNIE) démontre son leadership, depuis plusieurs années, envers la protection et l’aménagement efficace du Nitassinan (son territoire ancestral), de plusieurs espèces menacées ou d’importance culturelle, ainsi que leur habitat. Pour ce faire, bien comprendre les impacts des changements climatiques et autres perturbations est primordial pour assurer une gestion écologique et forestière saines.
C’est dans ce contexte que la PNIE a mandaté Habitat pour évaluer la résilience du territoire forestier ancestral d’Essipit face aux changements globaux. Le portrait précis des vulnérabilités des peuplements forestiers et les pistes d’action fournies par Habitat contribuent ainsi à soutenir la Première Nation dans sa planification à long terme, en réponse aux principales menaces qui pèsent sur son nitassinan.
Les menaces qui pèsent sur le nitassinan d’Essipit
Notre analyse du territoire a également permis de démontrer que plusieurs changements globaux pourraient entraîner des conséquences néfastes sur les écosystèmes forestiers d’Essipit et les espèces qu’ils abritent, ainsi que sur l'approvisionnement en services écosystémiques.
Selon les prévisions climatiques de la région, une augmentation des températures moyennes de 3 degrés Celsius est attendue d’ici 2070 (scénario d’émissions élevées), ainsi qu’une augmentation de la fréquence et de l’intensité d’événements météorologiques extrêmes, comme des sécheresses, des inondations et des tempêtes.
De plus, une augmentation des dommages causés par les agents pathogènes et les insectes nuisibles est prévue d'ici 2050 dans les pays nordiques, jusqu'ici protégés par des hivers froids. Ceci représente donc des menaces additionnelles pour les arbres des forêts d’Essipit.
Évaluer la résilience des peuplements
Quant aux menaces climatiques, les sécheresses, vents violents, écarts de températures et verglas sont parmi les menaces les plus préoccupantes, avec respectivement 88%, 71% et 50% et 38% des peuplements qui y seraient particulièrement vulnérables, et ce, de façon relativement homogène à travers le territoire.
Où et comment agir pour augmenter la résilience du territoire
Habitat a identifié plusieurs zones particulièrement à risque au sein du nitassinan d’Essipit, caractérisées par une faible diversité fonctionnelle et présentant une vulnérabilité élevée à plusieurs menaces.
Les recommandations suivantes, présentées au Conseil de la Première Nation des Innus Essipit et détaillées dans le rapport complet, visent à augmenter la résilience du territoire et assurer la pérennité de ses écosystèmes :
Limiter les perturbations anthropiques, préserver la strate forestière âgée, favoriser l’implantation de peuplements plus feuillus en son périmètre pour réduire les risques de propagation du feu et restaurer les peuplements ayant été coupés avec des espèces diversifiées au niveau fonctionnel
Mieux répartir les groupes fonctionnels sur le territoire, en réalisant des interventions sylvicoles ciblées
Intervenir prioritairement au sein des plus grands peuplements présentant une faible diversité fonctionnelle
Privilégier des espèces tolérantes aux menaces les plus prioritaires, notamment les insectes ravageurs, les sécheresses et les tempêtes de vent
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