Valoriser le rôle des milieux naturels de la municipalité de Saint-Hippolyte
Les milieux naturels offrent de nombreux avantages esthétiques, économiques, sociaux et culturels à la société. Ils jouent notamment un rôle central dans la régulation du climat en stockant du carbone, dans la réduction de l’érosion et de la pollution en retenant les sédiments et les nutriments, dans l’atténuation des inondations en atténuant les ruissellements de surface et dans la préservation de la biodiversité. Ces milieux sont pourtant de plus en plus menacés par les changements climatiques et les activités anthropiques (urbanisation, agriculture intensive).
La perte de ces milieux prive la société des bienfaits et services qui leur sont naturellement associés, en plus d’avoir un impact important pour les espèces fauniques qui utilisent ces milieux comme habitats ou corridors de déplacement. Les acteurs et actrices du territoire s’intéressent donc de plus en plus à la valeur de ces milieux afin de prioriser les actions de conservation sur le territoire. L’identification des milieux à haute valeur de conservation consiste par exemple à localiser ceux qui contribuent le plus à l’apport en services écosystémiques.
Dans ce contexte, l’évaluation des services fournis par les milieux naturels - dits “services écosystémiques” - permet de reconnaître leur valeur, leur importance dans le paysage, et de sensibiliser la population ainsi que les acteurs et actrices économiques et politiques à leur conservation. La municipalité de Saint-Hippolyte a mandaté Habitat pour réaliser une étude visant à estimer la valeur actuelle des milieux naturels du territoire en se basant sur une évaluation biophysique et économique de plusieurs services écosystémiques. Notre étude se veut un outil d’aide à la décision et vise à contribuer à l’amélioration de la gestion du territoire.
Saint-Hippolyte est située dans la région administrative des Laurentides, au nord de Saint-Jérôme. Le territoire est couvert à 92,6 % de milieux naturels dont 75,3 % de milieux forestiers, suivis des milieux aquatiques et humides.
OCCUPATION DES SOLS & SERVICES RENDUS PAR LES MILIEUX NATURELS DE SAINT-HIPPOLYTE
Occupation des sols
Le territoire est essentiellement couvert par des milieux naturels : milieux forestiers, milieux humides et milieux aquatiques. Ces milieux couvrent 92,6 % (12 370 ha) du territoire tandis que les milieux anthropiques et routes en occupent 7,1 %. Les milieux agricoles sont quant à eux pratiquement absents et représentent 0,3 % du territoire.
Rétention des sols
La rétention des sols par les milieux naturels permet d’évaluer la contribution de la végétation à limiter localement le phénomène d’érosion. Les milieux naturels de Saint-Hippolyte limitent l’érosion de plus de 3 millions de tonnes de sédiments.
Séquestration de carbone
Les milieux forestiers de Saint-Hippolyte séquestrent 11 795 tonnes de carbone par an. En se basant sur une estimation des dommages causés à la société suite à une augmentation du carbone atmosphérique, cette quantité de carbone stockée permet de réaliser des économies de 2,49 millions de dollars.
Rétention de sédiments
136 935 tonnes de sédiments érodés sont retenus par les milieux forestiers du territoire. Sans cette végétation, ces sédiments se retrouveraient dans les cours d’eau et occasionneraient davantage de pollution.
Stockage de carbone
Au total, les milieux naturels de Saint-Hippolyte stockent plus de 2,6 millions de tonnes de carbone. Les milieux humides stockent à eux seuls plus d’1 million de tonnes. Bien que ceux-ci ne représentent que 7,5 % du territoire, leur stock représente 39 % du carbone total stocké par les milieux naturels de Saint-Hippolyte.
Valeur économique estimée : 550 millions $
Recharge des nappes souterraines
En milieu forestier, la capacité d’absorption de l’eau est élevée, ce qui diminue le ruissellement de surface et contribue à la recharge des nappes souterraines. Grace à la présence de nombreux milieux naturels, le territoire a un bilan hydrique très positif et donc une bonne capacité de recharge de ses réserves d’eau.